L’Observatoire de la Discrimination
et de la Répression Syndicales a été mis en place en 2012, à
l’initiative de la Fondation Copernic et de plusieurs organisations
syndicales, pour mettre au jour et dénoncer toutes les attaques aux
libertés d’expression des syndicalistes et des salarié-e-s au sein du
monde du travail.
Les propos tenus dernièrement par le Premier Ministre et le Président
de la République, reprenant ceux du Medef, visant à criminaliser le
mouvement syndical en l’assimilant à un mouvement terroriste,
constituent un pas supplémentaire insupportable dans la dérive
autoritaire d’un gouvernement qui n’accepte pas que son projet de Loi
travail soit repoussé par plus de six Français-es sur dix (sondage
L’express du 16 06 2016).
Non content de rendre responsables des débordements les organisations
syndicales qui ne font qu’exercer leur droit démocratique à exprimer
ensemble leur refus d’une loi socialement régressive, celui-ci se
propose maintenant de remettre en cause un des droits historiques du
mouvement ouvrier, celui de manifester. Ces déclarations constituent une
atteinte grave aux libertés publiques. Elles portent atteinte à des
droits garantis par notre constitution et reconnus par le Droit européen
(notamment la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), dont
la France est signataire).
L’ensemble des sept organisations syndicales qui sont à l’initiative
des manifestations contre la loi travail ont condamné les violences qui
ont émaillé les abords de la manifestation. Soutenir que ces
organisations sont responsables de ces violences, alors que leur
responsabilité ne peut être engagée au plan juridique pour des
débordements qui ne sont pas de leur fait, le maintien de l’ordre étant
de la responsabilité du gouvernement, est une atteinte à la liberté
d’expression et de manifestation.
C’est pourquoi l’Observatoire de la Discrimination et de la
Répression Syndicales dénonce les attaques du gouvernement contre les
organisations syndicales. Il condamne toutes les atteintes contre le
droit des salarié-e-s à se syndiquer et à manifester leur opinion que ce
soit dans l’entreprise ou dans la rue. Il appelle à refuser toute
remise en question du droit à se mobiliser et à manifester. Il en va du
droit à la démocratie sociale dans notre pays.
Paris, le 17 06 2016
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