samedi 9 avril 2016

Manifestation du 9 avril à Rennes

La manifestation contre le loi travail qui s'est déroulée samedi 9 avril 2016 à Rennes a été une nouvelle fois l'occasion pour les forces de police de réduire la liberté de manifestation et d'exercer des violences sur les manifestant-e-s sans aucune distinction.

Un cortège de 5000 manifestant-e-s est parti un peu avant 12 heure de la place Charles DeGaulle. En tête, les jeunes du "comité de lutte" suivit des cortèges syndicaux. Étaient présents les syndicats CNT, Solidaires, FO, CGT et les organisations politiques FA, NPA, LO, JC, Jeunes Ecologistes, PCF, PG et Ensemble.

Dès l'arrivée sur les quais, la police est présente pour interdire les accès au centre ville. Pour la seconde fois, un hélicoptère de la gendarmerie survole la manifestation en permanence. En passant devant l'accès à la place Saint Germain l'ensemble des manifestant-e-s qui marchent sur les quais est mis en joue par des policiers de la Brigade Anti Criminalité (BAC) équipé de LBD, les Lanceurs de Balle de Défense si souvent décriés. Les "mousquetons" des CRS et Gardes Mobiles qui tuaient régulièrement grévistes et manifestants jusque dans les années 50 (Edouard Mazé,...) ont été remplacés par les Lanceurs de Balle de Défense ou les Flashball. Ces armes dites "à létalité réduite" permettent aux policiers de mutiler légalement n'importe quel participant à une manifestation. 
Vous connaissez des CRS ou des Gendarmes Mobiles ? Aucun d'entre eux ne se vantera d'avoir crevé l’œil ou rendu sourd un gamin alors que ce type de blessure est de plus en plus fréquente...

L'accès à la place du parlement de Bretagne était bloqué par une barrière métallique qui prenait toute la rue.

Lorsque la manifestation s'est retrouvée devant la rue d'Orléans qui monte à la place de la mairie, les groupes de CRS étaient disposés en quinconce espacés de 5 ou 6 mètres. C'est à ce moment là que les manifestants ont été la cible de tirs.

Au début, les grenades lacrymogènes, puis rapidement les grenades de désencerclement sont tombés parmi les manifestants. Les grenades de désencerclement sont un équivalent de la grenade offensive quadrillée qu'on voit dans les films sauf qu'au lieu de projeter des morceaux de métal, c'est 18 pièces de caoutchouc dur qui sont projetés à chaque explosion. Normalement, elles doivent être lancées à raz du sol mais les CRS profitent parfois des nuages de lacrymogène pour les lancer un peu plus haut... Et si tu prend un éclat sur la tête ou dans le visage, tant pis pour toi, les CRS et Gendarmes Mobiles ne vont jamais s'expliquer devant les tribunaux.

Alors que les cortèges syndicaux de la CGT et de FO prenaient la direction de la place de Bretagne, une charge de police prend tout le monde par surprise. Les tonfas maniés par les CRS frappent à la voléblessant une quinzaine de personnes. La médicalteam, des civils formés aux premiers soins, interviennent pour soigner et évacuer les blessés. Après plusieurs autres tirs de la part des CRS, le cortège se reforme devant l'ancien Gaumont et prend la direction de la place de Bretagne. Tous les manifestants ont pu profiter des violences à divers degrés, l'ambiance est plutôt morose sur le trajet vers la place Charles DeGaulle où les cortèges syndicaux se sont dispersés.

Rapidement, un cortège de 1500 personnes (beaucoup de jeunes, étudiant-e-s, chômeurs/chômeuses, précaires, mais pas que...) se forme et prend la direction du centre ville par la rue des Carmes et arrive à la place des Lices. Le marché hebdomadaire est finit, les derniers camions s'en vont et il reste pas mal de cagettes en attente d'enlèvement par le équipes de nettoyage. Elles sont regroupées en un tas formant une barricade et incendiées. Elles n'auront pas brûlées longtemps, après de nombreux tirs, une grosse charge de CRS oblige les manifestants à quitter la place des lices. Des groupes de CRS dispersent à coup de matraques et interpellent ceux qui tombent sous les coups. Le boulevard de Chezy est emprunté au pas de charge, les CRS incapables de suivre le rythme frappent par dépits et souvent dans le dos.

De retour à la Faculté de Villejean, une assemblée générale est organisée. Une partie des personnes présentes décide de quitter l'AG et d'aller bloquer la rocade. Ils n'iront pas jusqu'à la rocade mais s'en prendront à la vitrine du commissariat de Villejean.

La Nuit Debout continue place Charles DeGaulle.

Encore une fois une manifestation avec beaucoup de violence de la part de la police. Même si la mobilisation globale est en baisse (les violences policières n'y sont pas étrangères...), le nombre de jeunes était important alors que les lycéens-lycéennes-étudiants-étudiantes sont en vacances et que la Fac de Rennes II est fermée administrativement.

Au cours de ce samedi après midi nous avons vu un hyper centre quasi mort, les barrages policiers ayant aussi fait fuir les chalands habituels. Les commerçants, notamment les adhérents du Carré Rennais, se plaignent d'une perte de chiffre d'affaire alors qu'ils sont les premiers à réclamer le blocage policier... qui justement entraîne des heurs ! Bref, ça vous chante, vous pouvez choisir qui boycotter.

Bilan coté manifestant, 11 interpellations, 45 blessés dont 6 graves.
Coté police, la préfecture annonce 4 blessés dont un CRS dont la grenade de désencerclement qu'il s’apprêtait à lancer a explosé dans la main (le préfet a évoqué un CRS devenu sourd, peut-être est ce lui?).

Confronté aux violences policières, les manifestants s'équipent de plus en plus de sérum physiologique, de lunettes voir de casques. Des boucliers collectifs permettant de protéger les cortèges des tirs tendus commencent à faire leur apparition.




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