vendredi 29 avril 2016

Compte rendu rapide de la manifestation du 28 avril 2016 à Rennes

Au moins 10 000 personnes ont participé à la manifestation organisée jeudi 28 avril 2016 contre le projet de loi Travail. Fidèle à son habitude, la préfecture minore le nombre de participant et annonce 4000 personnes...

Au moins 45 blessé-e-s ont été secourus (un camarade de l'équipe médicale de Rennes 2 parle d'au moins 60), dont 10 graves. Un des blessé-e-s graves a été renversé par une voiture de police devant le centre commercial des 3 Soleils (selon la préfecture, il a fait exprès de se jeter sous le véhicule...), un autre a eu un œil explosé par un tir de LBD. Là encore, la préfecture minore : elle admet qu'il y a eu un blessé mais ne confirme pas que la cause était un tir de la police. Elle dit qu'il a été atteint par un "projectile"...
La CNT faisant partie de l'intersyndicale, elle a défilé dans le cortège qui 

suivait le cortège étudiant et lycéen.

Les syndicats présents étaient Solidaires étudiant-e-s, Solidaires, FSU, FO, CGT, CNT et SLB. Nous avons noté aussi quelques adhérents de syndicats réformistes (CFTC, CFDT...) venus s'opposer à la collaboration de classe choisi par leurs organisations.

Nous avons pu aussi y voir les organisations politiques : Jeunesses Communistes, Jeunesse Ecologiste, Partie de Gauche, Ensemble, Lutte Ouvrière, Nouveau Parti Anticapitaliste, Fédération Anarchiste, Alternative Libertaire, Partie Communiste Français, Union Démocratique Bretonne...

Conformément à son appel "
CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES SORTEZ CASQUÉS !", le cortège Sud PTT était composé de manifestant venu-e-s casqué-e-s. Beaucoup d'autres manifestant-e-s l'étaient aussi, ou portaient des masques respiratoire et des lunettes contre les gaz CS.

Le parcours officiel évitait de passer près de l'hyper-centre où attendaient canons à eau, Gendarmes Mobiles, CRS, Brigades Anti-Criminalité et grilles métalliques. L'hélicoptère de la gendarmerie est resté au dessus de la ville pendant plusieurs heures. Il a rejoint le sud de la ville en milieu de journée peut-être pour un ravitaillement.
Durant le parcours officiel, nous avons vu des vitrines de banques, d'agence immobilière ou d'agence d'intérim tagués de slogans (genre "Loi Travail ? Ni l'un, ni l'autre !") ou couverts de peinture (de la peinture à l'eau qu'il valait mieux retirer rapidement), des caméras de vidéo-surveillance arrachées mais nous n'avons constaté aucun affrontement.
 

Une fois le parcours officiel fini, la tête de cortège est reparti vers le centre-ville : de nouveaux affrontements comme lors des dernières manifs, avec charges, tirs de Lanceurs de Balles de Défense, grenades lacrymogène et grenades de désencerclement. Ces dernières sont maintenant devenues banales : il s'agit pourtant de vrais grenades, projetant des éclats capables de pénétrer dans les chairs et les policiers n'ont jamais attendus un hypothétique désencerclement pour les utiliser...

La violence du conflit est montée d'un cran. Chaque affrontement est une source d'expérience qui est mise à profit à chaque nouvelle rencontre. Coté manifestant, des bombes agricoles ont fait leur apparition et côté police, l'agressivité a augmenté. La police qui auparavant se contentait de rester dans l'hyper centre de Rennes a pourchassé les manifestants jusqu'à la place Charles de Gaulle, lieu de départ de la manif.

La police fait toujours un usage illégal de ses armes, dans une volonté manifeste de blesser et de mutiler. En réaction les manifestants s'équipent de plus en plus pour se protéger, et logiquement deviennent plus offensifs.

Nous nous interrogeons légitimement sur la suite : a Rennes, la municipalité de Nathalie APPERE et le préfet
de Bretagne Patrick STRZODA prennent le risque de mutiler des gens pour sauver les vitrines des commerçants de l'hyper centre d'une casse ou d'un jet de peinture. Et s'il y a un mort ? ils diront qu'il l'avait bien cherché et qu'une devanture vaut bien une vie ?

Le gouvernement HOLLANDE a déjà montré qu'il était près à tuer pour défendre les intérêts de quelques un (Sivens...). Là, il s'entête pour une loi dirigée contre les plus faibles.
A chaque manifestation les faits démontrent que face à l'argent des plus riches la vie d'un-e jeune ou d'un policier ne vaut rien. Beaucoup des électeurs-trices d'HOLLANDE savaient qu'ils-elles allaient être déçu-e-s, mais avaient-ils-elles compris qu'ils-elles votaient pour quelqu'un qui méprise la vie ?

En fin d'après midi, une manifestation a parcouru Fougères : une centaine de personnes
dont un gros cortège CGT.

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