mardi 23 octobre 2012

Ce que nous attendons prioritairement des NAO :

  • Le maintien de notre niveau de revenu,
  • Une reconnaissance des efforts et sacrifices consentis tout au long de l’année,
  • L’information au plus tôt des dates de fermeture de l’entreprise et des périodes de congé.
Les dernières NAO sont globalement jugées injustes et démotivantes :
  • Les dates des JRTT employeur, de la période de congé d’été et fermeture de l’entreprise n’ont été figées trop tardivement,
  • Les augmentations individuelles sont restées insuffisantes pour permettre des progressions de carrières normales,
  • L’augmentation générale est restée inférieur à l’indice des prix INSEE, l’année 2012 restera une année où nous nous sommes appauvris,
  • Tous les autres aspects des NAO, rythme de travail, égalité femme/homme, etc., ont été oubliés,
  • Les augmentations sont confisquées jusqu’à début avril puisqu’elles ne sont versées aux salariés qu’à partir de la paie de mars versée en avril.

Les dernières NAO se sont faite dans le plus profond mépris des règles de la négociation collective :

  • La direction vient s’amuser en réunion de NAO et ne recherche aucun dialogue,
  • Elle oppose des positions de principe à des argumentaires construits,
  • Elle demande aux organisations syndicales de négocier la loi, de renoncer à l’application d’accords Thales, d’abandonner des usages pour dit-elle assurer la pérennité de l’entreprise,
  • Elle organise un chantage : acceptez de perdre ou l’entreprise fermera,
  • Elle joue la montre en retardant le moment où elle dévoile sa politique salariale 3 à 4 mois après qu’elle ait été définie au niveau du Groupe.

En conclusion, la direction sort chaque fois gagnante de ces NAO en favorisant encore un peu plus les inégalités du partage des richesses entre Travail et Capital.

Pourquoi ce mépris du dialogue social?

Chaque année, au moment où la question des salaires arrive enfin en réunion de NAO, la direction sait très bien que sa proposition d’augmentation va tomber complètement à plat. En mars 2012, pour avoir quelque chose à répondre, elle a tenté de déplacer les discussions sur des terrains obscurs et fumeux comme les prévisions de Frédéric Lefèvre, la « référence du marché » ou le niveau de la concurrence. Sur ces 2 derniers aspects, son monopole de l’information lui permet de dire tout et son contraire sans possibilité d’être contredite. Les représentants du personnel qui acceptent de la suivre dans cette voie ne peuvent que s’y noyer. Pour la direction, le dialogue social n’est possible que si on est d’accord avec elle.

Comment la direction du groupe impose un calendrier de négociations à son avantage :

Quand, comme la direction, on défend les intérêts d’une extrême minorité, il faut ruser et bluffer. Pour cela, elle met ses salariés en position de faiblesse au moment décisif de la négociation. D’une manière générale, c’est en début d’année qu’elle supporte le mieux les mouvements sociaux car elle a alors tout le temps de rattraper les éventuels retards causés. Tous les prétextes sont bons pour imposer son calendrier de réunions de négociations entre janvier et mars :
  • nécessité de connaître précisément les résultats du Groupe avant toute rencontre,
  • nécessité d’établir une lettre de cadrage avant toute négociation,
  • nécessité d’avoir réalisé les EAA avant de décider des augmentations individuelles,
  • etc.

En réalité, la politique salariale dévoilée en février-mars est décidée au niveau du Groupe en novembre de l’année précédente sur la base des résultats prévisionnels. Au mois de décembre, ce budget est déjà connu dans toutes les entités du groupe et rapidement pris en compte par les premiers responsables de ligne ou de service.

Pendant ces trois mois, la Direction fait monter l’impatience chez ses salariés. Elle les pousse à vouloir toucher vite leur faible augmentation au lieu de faire durer les négociations quelques semaines (ou mois) supplémentaires afin d’en obtenir une meilleure. Et c’est elle qui met fin unilatéralement aux NAO en versant début avril des salaires qui ne sont pas le fruit d’une négociation mais ceux qui ont été décidés plusieurs mois avant sans aucune négociation.

Et les intérêts qu’elle nous doit ?

La Direction se permet de surcroît de ne verser aucun intérêt aux salariés au moment où elle leur restitue « rétroactivement » sur la paye de mars les sommes consacrées aux augmentations ! Ces sommes appartiennent pourtant aux salariés depuis la paye de janvier ! D’un point de vue financier, c’est l’équivalent d’un prêt forcé contracté pour une durée de 3 mois sur le dos des salariés. Dans ce cas le versement d’intérêts est justifié. Aucune information n’émane de la Direction sur l’usage qui est fait des ces sommes alors qu’elles représentent, à l’échelle du groupe, plusieurs centaines de millions d’euros confisqués .

On remarquera, à l’inverse, le traitement de faveur des actionnaires de THALES qui perçoivent dès le mois de décembre une avance très confortable sur leurs futurs dividendes. Est-ce à cela que sert l’argent confisqué sur les augmentations ? On peut le croire quand on sait que leur montant est voté au mois de mai de l’année suivante à l’AG des actionnaires !
Par exemple, un dividende de 0.50 € par action a été versés aux actionnaires en décembre 2011. Pourtant, c’est seulement en mai 2012 que le montant du dividende, 0.78€, a été voté.

Alors que faire ?
D’abord en finir avec les idées reçues : la direction n’a pas le monopole de l’ouverture des négociations ! La mobilisation du personnel peut l’obliger à ouvrir une négociation.

Nous devons faire pression sur la direction du Groupe au moins aussi bien que les gros actionnaires. Elle trouve toujours de l’argent pour eux et les sert même avant les salariés. C’est donc que rien n’est impossible. Les actionnaires l’ont bien compris.


Cette pression doit être exercée sur la Direction au moment opportun. C’est AVANT qu’elle ait décidé les budgets prévisionnels qu’il faut agir. De vraies négociations pourront alors se tenir.

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