L'inflation
est « la
perte du pouvoir d'achat de la monnaie matérialisée par une
augmentation générale et durable des prix ».
Il s'agit d'un phénomène persistant qui fait monter l'ensemble des
prix. En France, l'inflation est évaluée au moyen de l’indice des
prix à la consommation (IPC). Cette mesure est établie par l'INSEE
et employée par l'administration française comme indicateur de
l'inflation.
Mesurer
l'inflation consiste à observer un « panier » pondéré,
de biens représentatifs de l'ensemble des biens consommés par les
ménages. En effet, ce sont les prix
de consommation finale des ménages
qui sont pris en compte dans la mesure de l'inflation.
Pour
mesurer cet IPC, les statisticiens de l’INSEE relèvent plusieurs
fois par mois les prix d’une liste de produit dans des commerces de
toutes les tailles. La liste est secrète pour éviter les
manipulations qui ont été constatés dans les années 50. Elle est
sensée représenter une image de la consommation d’un ménage
urbain dont le père de famille est ouvrier ou employé. Comme cette
liste de produit comprend aussi des véhicules, des appareils
ménagers ou des services qui ne sont pas consommé chaque année ou
chaque mois par les ménages, l’INSEE met en place une pondération.
Par exemple, l’INSEE considère que les dépenses concernant
l’alimentation représentent 16,13%, l’énergie 8,12%, les
produits de santé 4,6%, etc.
Le
choix du poids de chaque poste de dépense est parfois contesté mais
l’IPC a vocation de représenter une moyenne et c’est aujourd’hui
sur cette base que sont calculées les revalorisations du SMIC, des
pensions de retraite ou du taux d’intérêt du livret A. C’est
donc le taux officiel moyen. Parallèlement, vous pouvez calculer
votre propre IPC en renseignant le poids de chaque catégorie de
dépense via un simulateur qui se trouve sur le site Internet de
L’INSEE.
Dans
sa dernière publication (12 janvier 2012), l’INSEE annonce une
inflation de 2,5% de décembre 2010 à décembre 2011. Ce taux
redescend à 2,4% sans le tabac et monte à 2,7% lorsque qu’il est
calculé sous sa forme harmonisée (IPCH). L’IPCH sert à comparer
l’inflation dans les différents pays de la zone euro en tenant
compte d’autres pondérations afin de tenir compte notamment des
systèmes sociaux différents. La différence entre l’IPC national
à 2.5% et l’IPCH à 2.7% vient en grande partie de la baisse du
remboursement de certains médicaments qui a été appliquée en mai
2011.
Mais
l’INSEE ne fait pas que des calculs de l’inflation passée. Elle
fait aussi des prévisions pour le futur. Pour 2012, elle prédit une
inflation plus faible parce que le prix du pétrole devrait se
maintenir et le prix des aliments devrait baisser, notamment à cause
de la hausse du chômage qui est prévue au premier semestre 2012.
Pour l’instant, l’INSEE annonce une inflation de 1.4% en juin
2012 et un ralentissement de l’inflation jusqu’à la fin de
l’année 2012 mais ce calcul est contesté parce que les prix du
pétrole sont maintenant difficiles à prévoir et parce qu’elle ne
peut pas tenir compte des modifications fiscales annoncées dans les
programmes des différents candidats à l’élection présidentielle.
Si
nous évoquons tout cela, c’est parce que le maintient du pouvoir
d’achat des salariés passe par une augmentation générale qui
compense cette inflation. La direction de TMI le sait très bien
c’est donc pour cette raison qu’elle nous a communiqué que
l’inflation de 2011 était de 2,4% et que Frédéric LEVEBVRE,
secrétaire d’état à la consommation estimait l’inflation de
2012 à 1,5%.
Les
prévisions de Frédéric LEFEBVRE ne sont pas celles de l’INSEE et
elles n’engagent que ceux qui croient encore dans ses propos. De
plus, il est pour nous logique de baser la discussion des
augmentations avant tout sur ce qui est avéré plutôt que sur des
prévisions.
La
différence entre les 2.4% annoncés par la direction et les 2.5% de
l’INSEE vient de la prise en compte du tabac dont l’inflation est
liée à la politique fiscale mise en œuvre par le gouvernement. Il
n’y a aucune raison de retirer le coût du tabac de l’indice
INSEE à retenir sachant que pour des raisons similaires, l’alcool
et les sodas sont eux aussi plus taxés depuis le 1er
janvier 2012. De plus, la direction n’a jamais affecté 0.1% de sa
masse salariale à l’accompagnement des fumeurs vers l’arrêt du
tabac.
L’INSEE
calcule l’inflation de 2.5% en comparant les prix de décembre 2011
avec ceux de décembre 2010. Il constate une augmentation de 2.5%
parce que ce qu’on pouvait acheter en 2010 à 100€ coûte depuis
décembre 2011 au moins 102.50€.
Selon
le même principe comparez votre salaire de décembre 2010 avec celui
de décembre 2011. Pour ajouter 2.5%, c’est à dire l’inflation
de 2011, multipliez le salaire de décembre 2010 par le coefficient
1,025 et comparez la somme avec le salaire de décembre 2011.
Exemple :
- Salaire réel décembre 2010 = 1412€
- Avec une inflation de 2.5%, le salaire de décembre 2011 devrait être d’au moins : 1412 x 1.025 = 1447.3€
- Salaire réel décembre 2011 = 1442€
- Dans cet exemple avec une différence de –5.30€, le salarié s’est appauvri en 2011.
Pour
faire la comparaison, prenez votre salaire net car c’est le net que
vous dépensez. Attention cependant à comparer des salaires
comparables : il ne faut pas d’heures supplémentaires, pas de
primes de samedi ou exceptionnelles, etc. Si c’est le cas, prenez
la somme du salaire de base et de la prime d’ancienneté.
En
appliquant cette comparaison aux salaires moyens par catégorie que
la direction a remis aux organisations syndicales, nous avons
constaté qu’une part importante des salariés était devenue plus
pauvre à la fin de l’année 2011.
La
direction conteste la méthode car selon elle, nous ne pouvons que
comparer les salaires moyens annuels incluant donc les heures
supplémentaires, les primes de samedi, etc. Le calcul devient alors
beaucoup plus compliqué et surtout plus favorable à la direction
puisque le fait d’avoir réalisé des heures supplémentaires
équivaudrait à une augmentation !
Le maintien de nos revenus n’est qu’un minimum, il ne se confond pas avec l’évolution de salaire qu’un salarié de Thales est en droit d’attendre.
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