mardi 7 février 2012

Inflation et NAO

L'inflation est « la perte du pouvoir d'achat de la monnaie matérialisée par une augmentation générale et durable des prix ». Il s'agit d'un phénomène persistant qui fait monter l'ensemble des prix. En France, l'inflation est évaluée au moyen de l’indice des prix à la consommation (IPC). Cette mesure est établie par l'INSEE et employée par l'administration française comme indicateur de l'inflation.
Mesurer l'inflation consiste à observer un « panier » pondéré, de biens représentatifs de l'ensemble des biens consommés par les ménages. En effet, ce sont les prix de consommation finale des ménages qui sont pris en compte dans la mesure de l'inflation.

Pour mesurer cet IPC, les statisticiens de l’INSEE relèvent plusieurs fois par mois les prix d’une liste de produit dans des commerces de toutes les tailles. La liste est secrète pour éviter les manipulations qui ont été constatés dans les années 50. Elle est sensée représenter une image de la consommation d’un ménage urbain dont le père de famille est ouvrier ou employé. Comme cette liste de produit comprend aussi des véhicules, des appareils ménagers ou des services qui ne sont pas consommé chaque année ou chaque mois par les ménages, l’INSEE met en place une pondération. Par exemple, l’INSEE considère que les dépenses concernant l’alimentation représentent 16,13%, l’énergie 8,12%, les produits de santé 4,6%, etc.

Le choix du poids de chaque poste de dépense est parfois contesté mais l’IPC a vocation de représenter une moyenne et c’est aujourd’hui sur cette base que sont calculées les revalorisations du SMIC, des pensions de retraite ou du taux d’intérêt du livret A. C’est donc le taux officiel moyen. Parallèlement, vous pouvez calculer votre propre IPC en renseignant le poids de chaque catégorie de dépense via un simulateur qui se trouve sur le site Internet de L’INSEE.

Dans sa dernière publication (12 janvier 2012), l’INSEE annonce une inflation de 2,5% de décembre 2010 à décembre 2011. Ce taux redescend à 2,4% sans le tabac et monte à 2,7% lorsque qu’il est calculé sous sa forme harmonisée (IPCH). L’IPCH sert à comparer l’inflation dans les différents pays de la zone euro en tenant compte d’autres pondérations afin de tenir compte notamment des systèmes sociaux différents. La différence entre l’IPC national à 2.5% et l’IPCH à 2.7% vient en grande partie de la baisse du remboursement de certains médicaments qui a été appliquée en mai 2011.

Mais l’INSEE ne fait pas que des calculs de l’inflation passée. Elle fait aussi des prévisions pour le futur. Pour 2012, elle prédit une inflation plus faible parce que le prix du pétrole devrait se maintenir et le prix des aliments devrait baisser, notamment à cause de la hausse du chômage qui est prévue au premier semestre 2012. Pour l’instant, l’INSEE annonce une inflation de 1.4% en juin 2012 et un ralentissement de l’inflation jusqu’à la fin de l’année 2012 mais ce calcul est contesté parce que les prix du pétrole sont maintenant difficiles à prévoir et parce qu’elle ne peut pas tenir compte des modifications fiscales annoncées dans les programmes des différents candidats à l’élection présidentielle.

Si nous évoquons tout cela, c’est parce que le maintient du pouvoir d’achat des salariés passe par une augmentation générale qui compense cette inflation. La direction de TMI le sait très bien c’est donc pour cette raison qu’elle nous a communiqué que l’inflation de 2011 était de 2,4% et que Frédéric LEVEBVRE, secrétaire d’état à la consommation estimait l’inflation de 2012 à 1,5%.

Les prévisions de Frédéric LEFEBVRE ne sont pas celles de l’INSEE et elles n’engagent que ceux qui croient encore dans ses propos. De plus, il est pour nous logique de baser la discussion des augmentations avant tout sur ce qui est avéré plutôt que sur des prévisions.
La différence entre les 2.4% annoncés par la direction et les 2.5% de l’INSEE vient de la prise en compte du tabac dont l’inflation est liée à la politique fiscale mise en œuvre par le gouvernement. Il n’y a aucune raison de retirer le coût du tabac de l’indice INSEE à retenir sachant que pour des raisons similaires, l’alcool et les sodas sont eux aussi plus taxés depuis le 1er janvier 2012. De plus, la direction n’a jamais affecté 0.1% de sa masse salariale à l’accompagnement des fumeurs vers l’arrêt du tabac.

L’INSEE calcule l’inflation de 2.5% en comparant les prix de décembre 2011 avec ceux de décembre 2010. Il constate une augmentation de 2.5% parce que ce qu’on pouvait acheter en 2010 à 100€ coûte depuis décembre 2011 au moins 102.50€.

Selon le même principe comparez votre salaire de décembre 2010 avec celui de décembre 2011. Pour ajouter 2.5%, c’est à dire l’inflation de 2011, multipliez le salaire de décembre 2010 par le coefficient 1,025 et comparez la somme avec le salaire de décembre 2011.
Exemple :
  1. Salaire réel décembre 2010 = 1412€
  2. Avec une inflation de 2.5%, le salaire de décembre 2011 devrait être d’au moins : 1412 x 1.025 = 1447.3€
  3. Salaire réel décembre 2011 = 1442€
  4. Dans cet exemple avec une différence de –5.30€, le salarié s’est appauvri en 2011.

Pour faire la comparaison, prenez votre salaire net car c’est le net que vous dépensez. Attention cependant à comparer des salaires comparables : il ne faut pas d’heures supplémentaires, pas de primes de samedi ou exceptionnelles, etc. Si c’est le cas, prenez la somme du salaire de base et de la prime d’ancienneté.

En appliquant cette comparaison aux salaires moyens par catégorie que la direction a remis aux organisations syndicales, nous avons constaté qu’une part importante des salariés était devenue plus pauvre à la fin de l’année 2011.

La direction conteste la méthode car selon elle, nous ne pouvons que comparer les salaires moyens annuels incluant donc les heures supplémentaires, les primes de samedi, etc. Le calcul devient alors beaucoup plus compliqué et surtout plus favorable à la direction puisque le fait d’avoir réalisé des heures supplémentaires équivaudrait à une augmentation !


Le maintien de nos revenus n’est qu’un minimum, il ne se confond pas avec l’évolution de salaire qu’un salarié de Thales est en droit d’attendre.

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